L'accumulation met fin à l'impression de hasard. Lorsqu'en 1914 et 1915, Freud écrit cette phrase à propos de notre rapport à la mort, il ne croit pas si bien dire puisque la fin du second millénaire devait voir l'accumulation d'excès en tous genres, avec deux guerres mondiales, quarante années d'équilibre de la terreur et la multiplication sans précédent d'accidents majeurs. Mais le mot-clé de Freud est finalement celui du hasard. En effet, pas plus que la mort, la guerre ou l'accident ne sont des "hasards" - mais des œuvres indirectes le plus souvent fruits d'un génie où la démesure l'emporte sur la mesure et la déraison sur la sagesse des nations.