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S'appuyant sur Walter Benjamin, P.-D. Huygue met en parallèle cinéma et peinture, et s'interroge sur la définition d'une oeuvre d'art contemporaine, nécessairement impliquée dans la technicité. L'art au temps du film et de la diffusion généralisée n'est pas nécessairement un jeu de langage.

Montre en quoi l'utilisation de l'audiovisuel rapproche l'art contemporain de la peinture classique en considérant l'image et sa fonction. A partir de critiques d'oeuvres et de théories de l'art, évoque la possibilité de réévaluer la structure et les instances de la relation de l'art à la technique.

L'auteur montre que dans l'économie contemporaine, la place de la propriété est devenue vacante, l'échange marchand ayant épuisé la relation aux biens. Critiquant la pertinence de toute idée de patrimoine durable, il se prononce pour un art chargé de manifester le vide. Avec deux essais inédits sur les concepts de durable et d'habitude.

Texte issu d'un séminaire de l'artiste et philosophe sur les fondements théoriques et méthodologiques de la postmodernité, notamment chez U. Beck, B. Latour ou F. Jameson, sur le concept de modernité, etc. Rappelant la parenté lexicale entre modernisation et modification, il démontre que c'est la capacité de l'homme à s'adapter grâce à la technique qui définit sa modernité.

Une tentative pour penser le versant métaphysique de l'architecture. Discipline vouée à la réalisation de bâtiments, l'architecture est aussi une méthode reposant sur une économie du travail. L'exposé des fondements d'une telle économie et sa pertinence pour les constructions architecturales montre que les formes ne sont pas seulement dues à des idées mais liées à leur réalisation technique.

Textes présentés par le Collège des Arts lors d'une rencontre à Beaulieu-en-Rouergue dont le thème était : l'exposition, rencontre au cours de laquelle oeuvre et public se constituent réciproquement. Quels sont les lieux et les moments d'une exposition artistique possible ? Est-ce dans l'atelier que tout se joue ? Est-ce plutôt dans ce que l'on nomme aujourd'hui une installation ? Est-ce encore au musée, dans la constitution d'une collection ? Ou bien dans la rue, la ville, voire le paysage quotidien ?

Série de contributions sur l'art de la représentation au moyen d'appareils. Les auteurs étudient les effets de l'invention de la photographie sur l'art. Ils reprennent notamment l'idée de Walter Benjamin, qui voit à travers la photographie ou la vie appareillée, un appauvrissement de l'expérience communicable, les espaces ou les temps de déplacements ne se mesurant plus aux capacités corporelles.

En étudiant, par divers biais et de diverses manières les engagements du design historique, ce livre doute qu'une autre époque nous concerne substantiellement. À quoi tient le design n'est pas exactement ou pas seulement une affaire d'histoire. Aux poussées techniques industrielles qui motivèrent autrefois le design se sont substituées des poussées techniques qui n'ont pas la même nature matérielle. Mais ce sont toujours des poussées techniques, et prises comme avant dans une économie. Si le design tient, c'est, ce sera pour qu'elles ne soient pas seulement ainsi prises, mais pour qu'elles parviennent à un mieux naguère appelé "forme", et qu'ainsi parvenues, elles prennent davantage d'allure.

Alors que les perspectives des universités se modifiaient au niveau européen, les écoles d'art en France se sont trouvées obligées de répondre à ce que Pierre-Damien Huyghe présente comme une "injonction à faire de la recherche". Cette injonction a un contexte : le merchandising des savoirs. Le philosophe dresse un état des conséquences en matière d'éducation et d'enseignement, et examine les possibilités demeurant dans les champs des arts, du design et de l'architecture. Entre ces trois domaines, malgré les discussions, une parenté existe : tous ne sont pas intrinsèquement discours. Ainsi des expériences spécifiques de fabrique aptes à faire recherche peuvent s'y développer. Il s'agit de donner au fait de faire une place singulière et de faire cas de problèmes qui peuvent se poser en lui et depuis lui. Que sont ces cas ? Comment se montrent-ils ? Comment les relever ?

Le Bauhaus fut une institution créative et pourtant irrésolue. Bien des disputes ont jalonné son histoire. S'il fut fermé d'autorité en 1933 par les nazis à peine arrivés au pouvoir, c'est sans doute parce que ce pouvoir ne pouvait supporter son principe de tension incessante. Pareil événement n'est pas seulement de circonstance. Il relève de possibilités qui n'ont pas nécessairement disparu de notre horizon. Que le politique ait pu se déchaîner et que dans ce déchaînement même il n'ait pas admis que soient discutées des questions qui, le plus souvent sous une allure artistique, touchaient en définitive aux valeurs, portées et méthodes du faire ou du produire en général, voilà sur quoi il faut encore réfléchir.