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Teintées d?un discours socio-politique, les oeuvres de Jeremy Deller font un lien entre la culture et le monde industriel. L?artiste anglais réalise la Folk Archive avec Alan Kane, une documentation quasi-scientifique et étonnante des pratiques populaires britanniques contemporaines. Concours de grimaces, d?épouvantails et de bruits d?animaux sauvages, manifestations d?équipes de rugby et cérémonies pittoresques sont rassemblés à travers des images et des objets comme témoignage des traditions, des usages et de l?art populaire de ce pays, exprimant ainsi une résistance à la culture mainstream. L'exposition de ce corpus dans le contexte de l'art contemporain permet de reconsidérer la pratique de la collection comme entreprise de légitimation.

Le travail du collectif "Raqs Media Collective" est à l'intersection de différentes pratiques dans les sphères de l'art contemporain, des médias, du savoir et de la culture, mêlant installations, performance, commissariat d'exposition, recherche historique, production théorique, édition... Raqs Media Collective est à l'origine du Centre for the Study of Developing Societies à Sarai, Delhi, et participe au projet éditorial Sarai Reader. Les membres du collectif on été co-commissaires de Manifesta 7.

Luxueuse petite monographie dédiée au lexique visuel singulier que l'artiste développe autour du vin et de la production viticole, avec deux essais, un entretien et une documentation complète sur chaque projet. Le travail de Nicolas Boulard (né en 1976 à Reims, vit et travaille à Paris) se déploie sous des formes hétérogènes : clips vidéo, photos numériques, sculptures inspirées de mobiliers, jeux, gonflables... Ses oeuvres témoignent d'une lucidité certaine sur les systèmes de la viniculture, tout comme elles en proposent une relecture et une représentation en rupture avec la tradition.

Première monographie sur cet "artiste d'artistes" devenu un maillon essentiel de l'histoire de l'art contemporain, cet ouvrage, publié avec la Succession Guy de Cointet, réunissant oeuvres et documents, comprend un essai rétrospectif de Marie de Brugerolle, historienne et critique d'art. Son influence sur la scène californienne actuelle est attestée par des artistes tels que Paul McCarthy, Mike Kelley, Allen Ruppersberg ou John Baldessari.

Ce livre d'artiste matérialise les problématiques inhérentes à la pratique de l'artiste américain Wade Guyton : le basculement de l'abstraction en imagerie, la reproductibilité, la transformation en matière imprimée, etc. Pour ce projet, Wade Guyton a imprimé la maquette du livre avec les mêmes imprimantes à jet d'encre qu'il utilise pour les peintures sur toile qu'il réalise en série. Les pages ont ensuite été numérisées puis imprimées en offset. Le résultat constitue une mise en abyme des procédés grâce auxquels Guyton s'inscrit directement dans l'histoire de l'abstraction en interrogeant les structures du modernisme.

"The portable John Latham" présente des documents issus des archives personnelles de l'artiste, archives conservées dans ce qui fut sa dernière habitation et son atelier, The Flat Time House, dans le quartier londonien Peckham. L'ensemble des lettres, cartes d'invitations, écrits autour d'expositions & de performances, d'images, retrace la pratique de Latham sur plus de 60 ans, entre 1940 et 2006.

"Seeing studies" a été produit dans le cadre de la dOCUMENTA (13) [Kassel, 9 juin-16 septembre 2012] ; son point de départ, un manuel scolaire iranien pour l'enseignement de l'art et de la peinture. S'appuyant sur son Institute for Incongruous Translation, elle a invité divers interlocuteurs à en proposer une relecture et mettre en lumière les dissonances qui existent dans la culture visuelle, dans l'enseignement artistique entre Orient et Occident. Cette publication bilingue (anglais/farsi) montre comment regarder, lire et représenter, devenus des formes standards dans le sens commun, évoluent en réalité constamment, se transforment et prennent une signification différente dans le temps et l'espace.

Anish Kapoor, artiste anglais d'origine indienne, a investi le Grand Palais pour l'exposition Monumenta 2011. Organisé par le Ministère de la Culture et de la Communication, Monumenta propose tous les ans à un artiste de renommée internationale de confronter son regard à l'espace monumental de la nef du Grand Palais.

Le travail de Laurent Le Deunff s'articule essentiellement autour de la sculpture et du dessin. Les liens qui unissent ces deux pratiques s'inscrivent dans un perpétuel dialogue, entre fond et forme, et dans une figuration assumée. L'exposition présentée est une rétrospective des dix premières années de carrière de l'artiste.

A l'occasion d'expositions présentées à Genève en 2006-2007, Zurich en 2007 et Le Havre en 2008, présentation des oeuvres géométriques abstraites de cet artiste suisse qui revisite l'esthétique du Op Art des années 1960.

Une introduction à l'oeuvre d'un artiste parmi les plus inventifs de la jeune scène française, par le biais d'une analyse précise de la relation dialectique entre deux dimensions a priori contradictoires qui caractérisent son travail : la méthode - le procédé de la reprise (le remake) et la légèreté de l'univers musical auquel les expositions de Saâdane Afif empruntent leurs dispositifs -, et l'"humeur", la profonde mélancolie, le rapport à la mort et au temps qui participent, paradoxalement, à une production artistique vivante.

Ce catalogue réunit les différentes installations et les performances réalisées par l'artiste belge Eric Duyckaerts depuis 1997.

Natascha Sadr Haghighian a conçu elle-même le projet "Solo show" en collaboration avec l'agence Mixedmedia située à Berlin, autour d'un artiste fictionnel Robbie Williams (l'artiste, et non le chanteur !). "Solo show" est à la fois une exposition et son contraire ; une façon pour l'artiste de déconstruire et de questionner le format de l'exposition, et plus largement les pratiques artistiques contemporaines et les relations contradictoires qu'elles entretiennent avec l'institution.

Avec 85 ouvrages publiés depuis 1972, l'artiste appartient à cette première génération qui, à l'instar de Robert Barry, Sol LeWitt, Lawrence Weiner, John Baldessari, Ed Ruscha et Allan Ruppersberg, a utilisé le livre comme médium à part entière. Peter Downsbrough envisage le livre comme un volume, un espace, utilisant les mots comme des outils conjugués avec des éléments graphiques divers (lignes, ponctuations, plans, cartes) pour former sans cesse de nouvelles configurations. Très architecturé, son travail questionne les notions de localisation, de "place" et de "placement".

Anish Kapoor, sculpteur britannique, habite un lieu géographiquement décalé qu'il nomme "l'entredeux", jouant de toutes les identités pour esquiver tout enfermement. Intitulée Leviathan, l'oeuvre présentée dans le cadre de la Monumenta, est à l'image du monstre biblique une incarnation à la forme puissante et ténébreuse. Le Léviathan traverse l'histoire de l'humanité comme une figure obsédante : il s'impose dans le Grand Palais comme une porte d'entrée dans l'antichambre de notre animalité et nous ramène à l'immémorial en chacun d'entre nous.

Pour réaliser ses travaux, Isa Genzken (née en 1948, vit et travaille à Berlin), utilise une grande variété de matériaux, de médias et de technologies. Ses oeuvres prennent des formes très diverses - des colonnes et des sculptures, des peintures, des collages, ou des installations. Ce sont autant de mises en scène qui expriment les relations de l'artiste avec les personnes, les espaces et les structures architecturales qui l'entourent, et traduisent ses implications d'ordre social, culturel ou personnel.

Caractérisé par une grande économie de moyens, le travail de Jason Dodge est marqué par un rapport à la fois conceptuel et romantique au monde. Ses oeuvres proviennent d'objets du quotidien sur lesquels lui-même ou son entourage, suivant ses instructions, effectuent d'imperceptibles transformations. Chaque oeuvre condense ainsi l'histoire personnelle de celui qui l'a réalisée et sa part d'interprétation des indications données par l'artiste. Le résultat se déploie sous forme d'installations et d'objets dont le pouvoir évocateur en fait de véritables "déclencheurs d'imagination".

L'aboutissement, sous la forme d'un livre d'artiste, du projet le plus important de Jim Shaw: une immersion dans la (contre-)culture visuelle populaire américaine des années 1960-70. "My Mirage"(1986-1991), une série de près de 170 pièces faisant état des errances de Billy, un Américain de classe moyenne noyé dans le tourbillon des années 1960 et 1970. Depuis le début de la série, "My Mirage" est développé avec l'idée du livre comme modèle. Non seulement le récit global est construit comme un roman, mais un grand nombre de pièces individuelles font directement référence au format du livre. Conçu en étroite collaboration avec Jim Shaw, le livre se présente donc lui-même comme aboutissement du projet original de l'artiste, et rend celui-ci accessible, au-delà du public traditionnel de l'art contemporain, à quiconque s'intéresse à l'histoire de la contre-culture des années 1960 et 1970, au design graphique américain et à l'illustration populaire.

Méconnu en France, Bas Jan Ader a élaboré, au début des années 70, une oeuvre dont la forme très modeste et la charge émotionnelle peuvent éclairer de nombreuses recherches actuelles. Membre très actif de la scène artistique californienne, il développe en peu de temps (de 1970 à 1975, année de sa disparition) une oeuvre marquée par des thèmes récurrents, tels que la disparition, l'échec et la chute. Il documente soigneusement ses actions, sous la forme finale de films, de photographies aux compositions sophistiquées, de textes, de publications.

A l'image des constructeurs des édifices gothiques, Vincent Ganivet expérimente la mise en tension et l'assemblage de matériaux de construction. Développant une pratique artistique de l'absurde et de l'éphémère, il crée des oeuvres à partir de matériaux bruts, d'objets et de phénomènes du quotidien détournés de leur fonction initiale. De ce fait les objets révèlent leur nature cachée, apportant ainsi au banal une certaine beauté et à l'accident une vraie poésie. Pour cette exposition, ce jeune artiste s'est lancé dans la construction d'une structure faîte de parpaings, à partir desquels il installe des événements, parfois des accidents. Le public est intrigué, déplacé, voire disposé.