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Ce peu et tout chavire est un recueil de poésie qui navigue entre des eaux plus ou moins calmes et agitées. Le vent souffle, les mots s'emballent ou se délitent, le bateau tangue, mais malgré la menace qui gronde dans le titre, on monte à bord et on garde le cap. Le peu, c'est celui qu'on n'attendait pas mais qu'on découvre glissé dans un détail, entre les mots, dans des images, qui se révèle par petites touches pour finir par nous bousculer, faire vaciller nos certitudes, nous emmener ailleurs, plus loin, plus près de nous-mêmes. Cet ouvrage est le second titre de la Collection Échos, qui aborde la poésie du côté de l'oralité. Que ce soit à travers des voix naissantes ou ressuscitées, appartenant à des personnes vivantes ou disparues, elle intègre des notions comme le rythme, la musicalité ou la répétition. Elle est la grotte qui accueille et renvoie les mots et les sons tout en étant le vent qui les porte, un souffle guidé par l'envie de trouver en nous une place où pouvoir résonner.

Dans Une femme c'est un Indien, quand une femme prend les armes, ce n'est pas pour détruire mais pour créer. Chez Murièle Camac, les armes sont des vêtements, des couleurs, des odeurs, des listes de noms d'oiseaux, des chants de vie et de mort, des danses aux noms changeants - « la danse de l'enfant, de l'animal, de l'arbre ou de l'herbe ». Avec ce texte, elle nous invite à « un voyage, une quête, une Amérique ». Empruntant les codes du Western pour nous placer du côté de l'Indien - une femme - qui part en guerre contre les clichés, c'est pourtant en nous rappelant quelques stéréotypes qu'elle s'amuse à en détourner le sens, à en proposer de nouvelles interprétations.

Ce livre a été écrit et dessiné par Cécile A. Holdban à l'automne 2021, lors d'une résidence littéraire et artistique à l'Atelier du Bas Cros, en Ardèche. C'est le troisième titre de la collection « Écumes » dont l'objet est de proposer des livres hybrides à partir de textes et d'autres formes de création. Alternant haïkus, tercets et poèmes en prose, les textes engagent ici un dialogue subtil avec les images - fragments de paysage traversés d'oiseaux -, pour laisser place aux sensations et aux pensées. Extrait : « J'aime émouvoir ce qui joue à être immobile * Peindre des yeux sur les pierres pour qu'elles les ouvrent »

Porté par une voix énergique et engagée, ce recueil décortique un monde dans lequel le narrateur voit peu à peu son corps lui échapper, se dépeupler. Évoquant une jeunesse où doutes et angoisses le débordent, il effectue le chemin inverse : repeupler les vides et trop-pleins de son histoire, afin d'écrire celle qu'il délivre ici dans un chant qui résonne quelquefois comme un cri. Extrait : « J'ai hérité de ce que je ne suis pas : une maison, un métier, une tare. Les équilibres se détruisent par grand gel, voilà tout. Je frôlerai les herbes et les barbelés, affronterai la parole sèche. Les cartouches au fond des poches, pareil à un nageur imprudent. »

En s'appuyant sur leur œuvre : Les promenades blanches, les auteurs présentent leurs méthodes d'auscultation et d'appropriation de la ville. Ils montrent que l'espace flou existant dans les villes est mis presque systématiquement de côté par la raison. Voir flou permettrait d'ouvrir d'autres modes relationnels à l'environnement et de considérer l'espace urbain dans une plurisensorialité créative.

Une théoricienne du design, un neuroscientifique, deux designers et deux commissaires d'exposition croisent leur regard pour questionner les origines de la théorie de la Terre plate, qui apparaît au XIXe siècle, ainsi que les moyens employés par les platistes, comme le train, la radio, la photographie, la vidéo et YouTube, pour diffuser leur théorie et tenter de gagner des adeptes.

1979. Lizzy Mercier Descloux a 23 ans et termine d’enregistrer son premier album, Press Color, qui marquera l’histoire du post-punk. Elle a publié un recueil de poèmes et de collages (Desiderata), elle se produit sur scène, dessine et prend des photographies, suivant librement le programme qu’elle a imaginé en 1976 : "CRÉER UN GRAND MOUVEMENT D’ÉNERGIE affolante à New York."
Depuis les États-Unis, elle écrit constamment à son amie Christine à Paris. Les lettres qu’elle lui envoie propagent les bruits de la ville, esquissent les silhouettes proches de Patti Smith et de Richard Hell, les nuits du CBGB, les jours dévoués à la musique, à la littérature, au cinéma – tout ce qui nourrit son désir de créer dans la débâcle. Elle convoque Lautréamont et Isadora Duncan, applique autant que possible la fulgurance de Rimbaud et invente une langue fracturée, faite d’inventions verbales, de changements de registres, de raccourcis, de collisions surréalistes et d’ellipses.
Transcrites intégralement, ces 78 lettres rédigées entre 1974 et 1983 sont accompagnées de collages, de photographies et de dessins prolongeant visuellement les éclats musicaux de Lizzy Mercier Descloux. Elles forment un journal singulier, foisonnant, dans lequel les saisies sensibles priment sur le sens, portées par le rythme hâtif d’un cœur impatient.

Après le vol de toutes ses affaires, une femme erre dans la banlieue d’Athènes et tente de retourner chez elle. En chemin, les portes s’ouvrent, ou s’entrouvrent, mais peut-elle se résoudre à entrer ? Alors que temps et raison se distendent, une seule question subsiste : tout cela en vaut-il vraiment la peine ?

Renouer avec la création, résister à « l’injonction de disparaître » dans un monde hostile, tout l’enjeu de ce texte est là. Dans une prose poétique forte et inventive, d’une douceur déterminée, Meloe Gennai évoque le droit à la parole des plus vulnérables.
On m’adorait est un poème politique et poignant qui trace un retour au souffle, au flux créatif. Comment se consacrer à l’écriture ? Comment s’écrire soi-même ? Après l’effondrement, il faut bien se frotter au monde.

Rédigés en 1992, peu avant la mort de l'auteur, ces mémoires sous forme brève donnent une succession de vignettes poétiques et de visions autobiographiques en quatre fragments de réminiscence.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Belgique passe un accord avec l'Italie en lui proposant l'achat prioritaire de charbon contre l'envoi de milliers de travailleurs pour exploiter les mines belges. Clio, la petite-fille de Donato, l'un de ces jeunes immigrés, reconstitue le parcours et la vie de son ancêtre, depuis les collines des Pouilles jusqu'aux profondeurs des mines.

À travers dix-sept fragments en forme d'essais sur la modernité artistique, Börhinger se propose de tresser l'observation sensible du quotidien avec une culture philosophique ample, réunissant philosophie de l'art, littérature, histoire et expérience quotidienne, de l'Antiquité au contemporain.

L'histoire humaine et technique du programme Apollo, lancé par le président J.-F. Kennedy pour poser le premier homme sur la Lune avant les Soviétiques. Avec les profils des douze astronautes qui ont marché sur le satellite ainsi que de nombreuses données éclairant les caractéristiques et les enjeux de ces missions.

Un recueil d'études et de réflexions sur les maquettes, des outils à usages multiples pour construire les expositions, les imaginer et les préparer. Utilisées comme accessoires de mise en scène, elles permettent d'impliquer le spectateur et de manipuler les regards, mais peuvent également être conservées et disponibles à de nouvelles appropriations.

Dans ce numéro double consacré au cabaret, nous auscultons les lieux, ex-tavernes ou auberges – établissements où l’on assiste aux spectacles en buvant et mangeant –, et les soirées festives qui piochent tous azimuts dans les arts du cirque, du chant et de la danse, du travestissement et du costume, des métiers d’art et d’artisanat (plumassiers, corsetiers...), en grand écart permanent entre la tradition et la modernité. Convient-il de parler d’une simple résurgence du genre ou d’une nouvelle écriture : quels sont ses liens de filiation avec le music-hall, les revues ? Les cabarets questionnent le jeu, l’écriture, les stéréotypes, le costume, le maquillage, le·s corps, le·s genre·s, les marges. Ils frayent avec le comique, le grotesque, le sublime, le dark, le sexuel... Nous l’approchons avec le respect dû aux formes d’arts mutants qui célèbrent la métamorphose !

Recueil scientifique, précis et contemporain, Phénomènes propose une vue transversale et subjective des sciences et aide à comprendre des concepts, des systèmes, ou des idées qui semblent parfois hors de portée.Anthropologie, astronomie, botanique,climatologie, géologie, physiologie, physique, sciences cognitives, technologies et zoologie : 124 planches illustrées spectaculaires ouvrent autant de pistes de réflexion sur notre rapport au monde et de réponses à notre soif d'apprendre. Ces infographies détaillées rapprochent des domaines de la connaissance, parfois très éloignés les uns des autres, par un jeu de correspondances visuelles et poétiques.

Avec pour point de départ les dessins, maquettes ou sculptures de l'artiste franco-israélien Absalon (1964-1993), plusieurs de ses contemporains proposent des œuvres qui livrent une interprétation renouvelée de son travail.

Une installation inspirée par le calendrier républicain dont chaque mois rappelle un aspect du climat français ou de la vie paysanne et chaque jour est caractérisé par le nom d'une espèce biologique ou d'un outil agricole.

Un essai signé Antoine Lefebvre, artiste dont la pratique consiste en grande partie en l'édition de ses propres publications ou de celles d'autres artistes. Créateur de La Bibliothèque Fantastique (2009-2013), cet ouvrage interroge la pratique éditoriale comme réalisation artistique contemporaine, évoquant le rôle joué par le texte fondateur de Michel Foucault qui fournira l'élan éditorial à Antoine Lefebvre. Il y est question de pratiques rudimentaires, comme l'édition de fanzines, de débrouille et bricolage avec le DIY.

Etudes sur l'histoire et l'évolution de la carte postale ainsi que sur sa place dans la culture visuelle et littéraire du XIXe et du XXe siècle. Son économie, sa diffusion ainsi que ses liens avec le tourisme, l'urbanisme et les représentations géographiques sont analysés. Avec des focus sur des artistes qui ont travaillé sur ce support.