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Du dessin et de la peinture à la gravure et à la sculpture, la pratique de Nicole Eisenman associe l'expérimentation formelle à de nombreuses références à l'histoire de l'art. Ses commentaires critiques et souvent humoristiques sur la nature en constante évolution de la vie publique remettent constamment en question les structures du pouvoir et les conceptions normatives du genre. Nicole Eisenman : What Happened présente le parcours de l'artiste avec plus de 200 illustrations en couleur, étudiées dans dix textes récemment rédigés. Les essais des conservateurs Mark Godfrey et Monika Bayer-Wermuth analysent l'évolution de l'œuvre d'Eisenman depuis les années 1990, tandis que Chloe Wyma se consacre aux récents engagements d'Eisenman en rapport avec la politique nationale et institutionnelle. Des textes d'artistes, de conservateurs et d'écrivains, dont beaucoup ont collaboré avec Eisenman, accompagnent le livre de réflexions personnelles sur d'importants projets passés ou sur les communautés lesbiennes et queer au sein desquelles Eisenman a joué un rôle central. Parmi les contributeurs figurent Jadine Collingwood, Britta Peters, Ann Philbin, Helena Reckitt, Joe Scotland, A.L. Steiner et Nicola Tyson. Abordant des œuvres réalisées sur plus de trente ans, cette publication retrace l'engagement d'Eisenman dans les changements technologiques, politiques et sociaux qui ont façonné nos vies individuelles au cours de cette période, jusqu'à ses récentes recherches sur la protestation et l'activisme.

Ecrivaine et essayiste, Maggie Nelson est considérée comme une des voix majeures de la non-fiction contemporaine. Dans ce livre, elle évoque sa rencontre avec Harry, vidéaste et performeur, se revendiquant gender fluid, ni homme ni femme, le couple qu'ils ont formé, l'enfant qu'elle a mis au monde, et livre une réflexion sur le genre et les identités assignées.

Design is broken. Young and not-so-young designers are becoming increasingly aware of this. Many feel impotent: they were told they had the tools to make the world a better place, but instead the world takes its toll on them. Beyond a haze of hype and bold claims lies a barren land of self-doubt and impostor syndrome. Although these feels might be the Millennial norm, design culture reinforces them. In conferences we learn that "with great power comes great responsibility" but, when it comes to real-life clients, all they ask is to "make the logo bigger."

This book probes the disillusionment that permeates design. It tackles the deskilling effects provoked by digital semi-automation, the instances of ornamental politics fashioned to please the museum-educational complex, the nebulous promises of design schools. While reviving historical expressions of disenchantment, Silvio Lorusso examines present-day memes and social media rants. To depict this disheartening crisis, he crafts a new critical vocabulary for readers to build upon. What this exposé reveals is both worrying and refreshing: rather than producing a meaningful order, design might be just about inhabiting chaos.

What was once a promising field rooted in problem-solving has become a problem in itself. The skill set of designers appears shaky and insubstantial – their expertise is received with indifference, their know-how is trivialised by online services, their work is compromised by a series of unruly external factors. If you see yourself as a designer without qualities; if you feel cheated, disappointed or betrayed by design, this book is for you.

Considérant la nature comme une chaîne nécessaire à comprendre et à apprivoiser, G. Clément décrit les phénomènes météorologiques comme la pluie ou le vent, non comme des ennemis mais comme des éléments naturels qu'il faut accueillir. Des phénomènes stupéfiants sont présentés. En 1946, V. Schaefer montre notamment qu'ensemencer le nuage à l'aide de neige carbonique produit aussitôt de la pluie.

"Critical designers" produced by an increasing number of design schools are prompted to address social, political and environmental issues through their practices. Yet, who can afford to continue such effort after graduation ? In a dynamic style holding multiple voices, Who Can Afford To Be Critical ? discusses the limits that affordability, class and labour impose upon the educational promise of holding a "critical" practice. Why do we tend to ignore the material and socioeconomic constraints that bind us as designers, claiming instead that we can be powerful agents of change ? In fact, where does our agency lie ? Instead of focusing on the dream of ethical work under capitalism, could we, instead, focus first on designers own working conditions, targeting them as one immediate site for collective action ? And can we engage politically with the world not necessarily as designers, but as workers, as activists, as citizens ?

Une nouvelle édition qui revient sur la riche histoire du graphisme en France depuis les années 1500, augmentée d'un chapitre sur la période 2005-2020. L'auteur propose une réflexion sur la place du graphisme dans les systèmes de communication et en tant que pratique artistique et sociale.

A partir de l'expression graphique des communautés LGBTQI en Belgique depuis les années 1950, l'exposition retrace l'histoire du mouvement militant pour les droits des homosexuels. Les messages ainsi que leurs formes graphiques et typographiques forment un outil de résistance, de lutte et de fierté.

Dans la polyphonie d'une île livre une généalogie raciale et coloniale du séga, une pratique poétique, musicale et dansée née à Maurice pendant l'esclavagisme colonial au sein de communautés de fugitifs, puis devenue une tradition touristique après la décolonisation. Déplier cette histoire revient à questionner la toute-puissance du colonialisme et entendre les subversions poétiques des ségatières et ségatiers de l'île Maurice. Car, dans les marges d'un rituel collectif, le séga fut l'endroit d'une création poétique où se reconfiguraient les normes de l'intime colonial. À l'heure du demi-siècle des décolonisations, Dans la polyphonie d'une île révèle les traces du colonial parmi les formes commémoratives contemporaines de séga, imposées comme sources mémorielles de la tradition mauricienne. Dans la première partie, l'autrice aborde ce sujet par le prisme des archives coloniales et retrace l'histoire des politiques culturelles qui, de 1715 à 1968, ont quadrillé les espaces des chants, des musiques et des danses de la colonie pour tracer les frontières de la race. Par quelles voix ces chants et ces danses issus de l'esclavagisme colonial arrivèrent-elles jusqu'ici, et avec eux, quels récits furent transmis ? Le séga est-il un folklore préservé par la tradition orale désormais offert à nos regards d'Occidentaux ? Par la retranscription inédite des chants de ségatiers et de ségatières que Caroline Déodat entreprend dans la seconde partie, cet ouvrage procède à l'excavation d'autres voix, dont les résonances sont activées au moyen d'un outillage conceptuel transdisciplinaire où l'anthropologie et l'ethnopoétique côtoient aussi bien la philosophie politique de Michel Foucault, Elsa Dorlin et Judith Butler que la théorie critique postcoloniale de Homi Bhabha, Frantz Fanon et Ann Laura Stoler.

Cadavres rassemble 13 poèmes écrits par Phœbe Hadjimarkos?-?Clarke sur les errances dans les villes âpres, les campagnes humides et les maisons branlantes. Les poèmes sont accompagnés de 15 dessins de Rozenn Voyer.

Recueil poétique dans lequel l'auteure explore les multiples facettes de son identité (noire, lesbienne, mère et poète) à travers l'image du charbon.

Au long de sa carrière, l'écrivain italien reçoit des lettres de ses lecteurs qui lui adressent des remarques, des demandes ou des questions sur des sujets d'actualité, politiques ou intimes. Chaque semaine, entre 1960 et 1965, il leur répond dans une rubrique publiée par l'hebdomadaire communiste Vie nuove. Cette anthologie reprend les échanges les plus marquants de cette correspondance.

Transcription de trois leçons données à Vancouver en 1965 dans lesquelles Jack Spicer entreprend de s'expliquer sur sa poétique. Il cherche à tracer les grandes lignes d'une méthode qu'il croit pouvoir être utile aux membres de son auditoire, des techniques que chacun d'entre eux pourrait reprendre à son compte avec ses propres matériaux.

En partant du constat que la fonction du musée est d'étudier le monde, l'auteur imagine un établissement culturel où les œuvres d'art éclaireraient divers enjeux liés à l'écologie, en lien avec la philosophie, les sciences et l'environnement. Il définit la fonction poétique de l'art et propose une sélection d’œuvres en accord avec ce mécanisme.

La monographie consacrée à l’artiste américaine née à Cuba Ana Mendieta (1948-1985) au MO.CO. Panacée rassemble une centaine d’œuvres sur plus de quinze années de production (1968-1985). L’exposition explore en particulier comment l’artiste n’a eu de cesse de se réinventer, en développant un langage sculptural inédit, souvent éphémère, parfois performatif, nourri de ses recherches sur les mythes originels et l’art rupestre. L’exposition s’attache plus particulièrement à révéler son rapport au visible et à l’invisible, au permanent et à l’impermanent, sa manière de rendre dicible l’indicible par l’empreinte du corps et son inscription dans la nature. L’exposition ne se veut pas rétrospective, mais au contraire célèbre la pertinence d’une œuvre contemporaine, politique et vibrante.

Cette main qui tient le feu est la main d'où jaillit l'étincelle qui éclaire les premières cavernes, mais aussi celle qui nous guide à travers un amour en train de s'écrire, révélant chaque étape de son histoire à la lueur d'un monde en fuite. De sa naissance au cœur de la ville jusqu'à son point de chute aux abords d'un lac gelé, Tom Saja trace les contours de cet amour sur la carte et dans le temps, nous conduit partout où la lumière s'embrase et où le rouge et le blanc se répandent, dans un ailleurs où les désirs sont affamés, où les volcans débordent et où les corps qui donnent la vie se la transmettent comme un flambeau.

Ce livre est une ode à la féminité dans ce qu'elle a de plus charnel mais aussi de plus éphémère. Il célèbre la vie et la mort, l'amour et la perte, et tout ce qui se transmet de corps en corps, de mémoire en mémoire, à travers des générations de femmes et de filles dont certaines ont connu la guerre. C'est le second titre de la collection « Écumes », qui propose des livres hybrides à partir de textes et d'autres formes de création. Ici, les poèmes de Julie Nakache sont en dialogue avec les images de l'artiste Diego Arrascaeta, dont le travail mêle diverses techniques comme la peinture, le dessin et la vidéo. Leurs œuvres ont en commun, entre autres vertus, la puissance et la délicatesse.

Entre le XVe et le XVIIe siècle, les femmes représentent 80 % des condamnés au bûcher pour sorcellerie. Selon l'auteure, professeure de science politique, cette répression traduit la hantise d'une autonomie des femmes et d'une inversion du pouvoir. Ces procès ont constitué une étape dans la construction au masculin de l'Etat moderne par la mise hors-jeu des femmes.

En France, entre 2017 et 2020, les femmes prennent le pouvoir par la force et fondent le Parti du Cercle, qui impose ses règles. L'expérience, probablement sanglante, tourne mal, et une amnésie collective, appelée le Grand Blanc, est décidée par référendum. Quarante-deux ans plus tard, dans le Stade de France devenu tribunal du Grand Paris, s'ouvre le procès de cette époque troublée.

Vivre dans une maison de verre est une invitation à l'introspection. Ses poèmes illustrés de dessins en noir et blanc constituent une promenade intérieure qui s'exprime également au dehors, à travers des paysages et des espaces plus ou moins habités. La présence humaine se devine par quelques objets, des traces d'actions laissées en suspens, ou par des silhouettes lointaines. Et si la maison est centrale dans les thèmes abordés, elle l'est autant par son architecture physique que symbolique, comme en rêve où les lieux se présentent aussi bien comme des décors que des personnages, des éléments qu'il nous faut décrypter.

Recueil de chroniques sur les musiques électroniques hardcore, pour lesquelles l'auteur a théorisé le concept de hardcore continuum. Du jungle au drum'n'bass en passant par la techno, il montre que tous ces styles incarnent la dernière grande rupture dans les musiques électroniques, exprimant par un réalisme sale la volonté d'exorciser l'anxiété généralisée produite par le capitalisme débridé.